Les ormes se lamentent
Ces normes qui les poussent à croître
Pour devenir des stères
du même bois
C’est ainsi qu’ils poussent lentement
Nombreux, nécessaires, fiers de soi
Armée désolante aux abois
Ces prétentieux austères et navrants
Repoussent le mystère des stères
le mystère des stères en eux
Ou font semblant
Stress du bois, perte de force
Matinées passées dans le froid sous l’écorce
Les ormes dorment énormément
Ils oublient qu’ils poussent sous le vent
Les forestiers droits dans leurs bottes
Attirés par la taille attaquent,
Les troncs hurlent leurs craintes,
Les oiseaux crient,
les perdrix s’évanouissent,
La campagne bat en retraite,
Les ormes tombent sans bataille,
Leurs souches s’éteignent sous la pluie
Dans l’ormaie désormais silencieuse
Les ormeaux désemparés
Regardent leurs parents :
Corps de nœuds, stères de bois,
Une haie d’ormes aux bois dormants.